Les 7 questions sur la céramique artisanale que l’on me pose tout le temps

J’ai perdu le compte du nombre de fois où j’ai entendu :

« Et ça passe au lave-vaisselle ? »

« Tu fais tout à la main, vraiment ? »

« Pourquoi c’est si cher ? »

Et c’est normal. La céramique artisanale intrigue, fascine, et pose beaucoup de questions, surtout à celles et ceux qui n’ont jamais mis les mains dans la terre.

Dans cet article, j’ai décidé de rassembler les 7 questions sur la céramique artisanale qu’on me pose le plus souvent, dans mon atelier à Paris, dans la vie, ou lors de mes cours. Et surtout : d’y répondre avec sincérité, détails et un brin de poésie.

1. Est-ce que c’est vraiment fait à la main ?

Oui, vraiment. Quand je dis « fait main », cela veut dire que chaque pièce a été :

• modelée ou tournée à la main

• retouchée, affinée, émaillée, poncée

• cuite une à deux fois dans un four à 980 puis 1250°C

• vérifiée, triée, signée

Ce n’est pas une machine qui l’a faite. Ce n’est pas une production industrielle avec un moule en série. Ce sont mes deux mains, mon tour, et mon regard. Alors oui, parfois les pièces ne sont pas parfaitement symétriques. Mais elles ont une âme, une histoire, un rythme humain.

2. Est-ce que ça passe au lave-vaisselle et au micro-ondes ?

Je réponds toujours : oui, mais avec nuance.

Toutes mes pièces en grès sont cuites à haute température, ce qui les rend solides, vitrifiées, imperméables. Donc elles passent sans souci au lave-vaisselle ou au micro-ondes. Mais… c’est comme une belle paire de chaussures en cuir : on peut la porter sous la pluie, mais si on en prend soin, elle durera plus longtemps.

J’invite toujours à éviter les chocs thermiques violents (sortir du four et rincer à l’eau froide, par exemple), et à laver à la main de temps en temps. Mais oui, la céramique artisanale peut vivre dans une vraie cuisine !

3. Pourquoi c’est plus cher que chez IKEA ?

Ah, la question qui revient sans fin ! Et elle est légitime.

Une tasse artisanale, ce n’est pas juste un contenant. C’est :

• plusieurs heures de travail réel (avec les temps de séchage, les cuissons, les finitions)

• des matières premières choisies avec soin

• des frais d’atelier, d’électricité, de matériel

• un savoir-faire acquis sur des années

• une pièce unique, qui ne ressemble à aucune autre

Alors oui, une tasse IKEA coûte 3 €. La mienne peut en coûter 35. Mais l’une est produite à la chaîne, sans trace humaine, et souvent sans transparence. L’autre a été pensée, tournée, cuite, émaillée avec intention. Elle vous accompagnera pendant des années, et vous rappellera que les objets peuvent avoir une histoire.

4. Combien de temps faut-il pour faire une pièce ?

Une question simple… mais une réponse complexe !

Disons que pour une petite tasse :

• Tournage : 15 min

• Séchage : 1 à 2 jours

• Tournassage (affinage) : 10 min

• Première cuisson : 12h de cuisson + refroidissement

• Émaillage : 10 à 15 min

• Deuxième cuisson : 13h de cuisson

Au total, une pièce met 7 à 10 jours à naître, sans compter les temps d’organisation, de four, de météo… Elle traverse plusieurs états : crue, sèche, biscuit, émaillée, cuite. C’est presque un cycle de vie miniature.

5. Est-ce que c’est fragile ?

Le mot fait peur. Mais en réalité, le grès est très résistant, bien plus que la faïence. C’est une terre dense, vitrifiée à haute température. C’est pour cela que j’ai choisi de travailler cette matière : elle résiste aux chocs thermiques, elle peut aller au four, au micro-ondes, au lave-vaisselle.

Mais bien sûr, comme tout objet, elle peut casser si elle tombe sur du carrelage. On n’est pas sur du plastique. Et c’est tant mieux !

6. Comment choisir sa pièce de céramique artisanale ?

Je dis toujours : laissez vos mains choisir.

Touchez, tournez, tenez. La bonne pièce, c’est celle qui vous fait envie, qui vous donne envie de la saisir, de boire dedans, de l’offrir. La céramique artisanale n’est pas là pour être parfaite, elle est là pour créer une émotion.

Regardez les petits détails, le grain de l’émail, la forme de l’anse, la couleur intérieure. Parfois, ce sont les irrégularités qui font tout le charme.

7. Est-ce que je peux en faire moi-même ?

Oui, mille fois oui !

Je propose des cours de céramique à Paris, à Ménilmontant, pour les curieux, les débutants, les timides, les enthousiastes. On y apprend à tourner, modeler, comprendre la terre, à son rythme. Certains viennent une fois, d’autres y trouvent une passion.

Et souvent, après avoir mis les mains dans la terre, on ne regarde plus jamais un bol de la même manière.

💬 Vous avez encore des questions ? Ou envie d’essayer ?

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